Le Fatah, à la tête de l'Autorité palestinienne dans le territoire occupé, a décrété ce mercredi 1er novembre une journée de « colère » et de grève générale en Cisjordanie. Dans la ville touristique de Naplouse, magasins, écoles et transports publics sont restés fermés, en signe de solidarité avec les victimes des bombardements israéliens dans la bande de Gaza.
La veille, l'armée israélienne Tsahal avait attaqué le camp de réfugiés le plus important de l'enclave palestinienne à Jabalia, dans le nord du territoire contrôlé par le Hamas. Le site est surpeuplé et abrite 116 000 personnes enregistrées auprès des Nations unies dans une zone vaste d'à peine 1,4 kilomètre carré, ainsi que 26 écoles et 2 centres de santé, autant d'éléments qui augmentent le risque qu'une frappe aérienne coûte la vie à des civils.
Les combats ont commencé à devenir encore plus terrifiants.
Selon le ministère de la Santé palestinien, sous le contrôle du Hamas, le bombardement du camp de réfugiés Jabalia a tué plus de 50 personnes et blessé au moins 150. Selon l'organisation islamiste, sept des otages pris par le Hamas lors des meurtres commis en Israël le 7 octobre étaient parmi les morts, dont trois avaient un passeport étranger.
L'attaque a suscité une nouvelle agitation dans le monde arabe, avec l'Arabie Saoudite condamnant "avec la plus grande fermeté le ciblage inhumain par les forces d'occupation israéliennes du camp de réfugiés de Jabalia" et le Qatar dénonçant un "nouveau massacre". La Jordanie a annoncé le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv en réponse à « la guerre israélienne qui tue des innocents ».
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a souligné que le nombre élevé de victimes montre que « le droit de légitime défense doit toujours être contrebalancé par l'obligation d'épargner les civils dans la mesure du possible ». Le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, a exprimé son mécontentement d'une nouvelle « atrocité » dans une enclave où « les combats sont entrés dans une phase encore plus terrifiante avec des conséquences humanitaires de plus en plus effrayantes ». Le Hamas affirme que près de 9 000 personnes ont perdu la vie dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.